Thursday, February 25, 2010

ONE NEW POST-CAPITALIST AND URBAN FARMING FRONTIER ?


En avril 2008, dans un article du Guardian consacré à la situation parfois dramatique rencontrée dans les banlieues américaines touchées par la crise des subprimes, apparaissait le néologime de slumburbia, né de la contraction de slum et de suburbia. Si sur le moment l'idée de présenter les périphéries pavillonnaires comme les bidonvilles du futur a pu choquer, l'évolution de la situation dans certaines villes comme Detroit (voir ) a plutôt popularisé cette question. La semaine dernière le New York Times publiait ainsi une chronique titrée Slumburbia, qui montrait comment dans des parties entières du territoire cette crainte avait conduit certaines villes à repenser leur urbanisme en luttant contre le laisser faire du marché et l'étalement que celui-ci induisait.

La crise économique actuelle, et de façon plus large celle du capitalisme, a donc le grand mérite aux Etats-Unis, de susciter une réflexion très large et très globale sur l'évolution des villes dans les décennies à venir. L'un des meilleur témoin de ces réflexions est le passionnant travail engagé sous le nom de "Crisis Fronts" par la Pratt Institute’s School of Architecture.

Parmi les différents chantiers de réflexions, je voulais plus particulièrement vous parler du travail de recherche intitulé "Ruin-Nation : Possibilities for a Post Capitalist Frontier" consacré aux conséquences possibles de la crise sur le développement urbain de New-York.

Voilà comment la question est abordée

" New York has been experiencing quite an economic shock of it’s own lately. While New York was once home to a burgeoning industrial sector, the loss of those jobs has not been unmanageable due to the strength of the financial and real estate sectors. However this past year has seen these industries reeling from the world wide financial crisis. An estimated 82,000 financial sector jobs were lost last year. "

"There are currently a number of city neighborhoods that are experiencing this condition of dysfunctional urbanism. Former city industrial and manufacturing zones in Mott Haven, Williamsburg, Hunts Point and East Harlem are continuing to experience moderate levels of abandonment and urban decay.
A recent Manhattan wide survey of vacant buildings showed the majority of empty structures in the area immediately north of Central Park.

We speculate that the recent instability of other major local job markets could further this condition of decay in the next few decades.

We posit that this condition of abandonment exists within the margins of two economic systems, Capitalist and Post-Capitalist. Practices which utilize these sites operate in a manner that is dependent on the failures of capitalism
.

They exist in a frontier territory in which expansion, occupation and survival are the primary modes of operation. While this “Marginal Frontier” operates with similar goals in mind; those of “occupation” and “resource gathering”, it is fundamentally different than capitalist frontierism. Occupation and resource gathering within Marginal Frontiers does not seek to further the flow of capital for the dominating forces, but rather to ensure a basic quality of life through the re-appropriation of cast off materials. Notions of private property, monetary enrichment and excess are trumped by the common good of the collective
."

Tout cela sent une approche anarcho-utopiste digne des années 70, mais qui en ces temps de vacuité politique, d'absence de perspectives et de vraies réflexions prospectives, ne peut pas faire de mal. (voir sur ce sujet d'absence de perspectives politiques aujourd'hui, l'excellent «Le sens de l’histoire a été suspendu»).
Si je vous parle de ce projet aujourd'hui, c'est que la revitalisation de ces marginal frontiers pourrait se faire, entre autres, autour d'un nouveau type d'agriculture urbaine.

"Two current illicit social practices are in operation in Marginal Frontiers currently. Metal scrappers and squatters concern themselves with occupation and resource gathering. To this end they employ a series of space and social based protocols which activate frontier territories through the virtual linkage of abandoned sites. Our aim is analyze and map these illicit protocols in the hope that a network logic will become apparent. Such a logic is fundamentally unconcerned with traditional notions of capital and could serve as a model for a post capitalist infrastructure."


Voilà, je voulais vous soumettre ces idées et ces images dans la perpective de notre prochain Atelier Transit-City qui aura lieu le 26 mars prochain sur le thème Et si dans un monde qui a faim, les villes devenaient d'immenses fermes ?