Friday, August 27, 2010

ET SI LA VILLE N'ÉTAIT QU'UN PLAT DE SPAGHETTIS VIRTUELLES ?


Comment imaginer et comment représenter la mobilité urbaine de demain ? (En anglais cela donne “How will mobility develop over the next 20 years ?” )

C'est à cette question qu'ont tenté de répondre cinq équipes d'architectes dans le cadre des "Urban Future Award - Building a Vision for 2030" organisé par Audi.

C'est la vison de la mobilité virtuelle A-Way (images ci-dessus) proposée par l'allemand Jurgen Mayer H. qui a été récompensée hier soir à Venise à l'occasion de l'inauguration de l'exposition liée à ce concours (voir ) Pour Mayer, la ville n'est qu'un vaste plat de spaghetti virtuel constitué de toutes les puces, tags et autres réseaux qui parcours l'espace urbain aujourd'hui.
"A driving machine becomes a viewing machine." qui, à la fois, donne de l'info, mais permet aussi d'en recevoir.

Une vision qui permet à Mayer H, de comparer le flux automobile à une rivière numérique et nourricière illustrée de façon très percutante ci-dessous.


Se déplacer en ville serait comme se déplacer comme dans un jeu vidéo ou Google Street (voir ). En un clic je rentre dans le monde de la réalité augmentée, en voyant ce qui m'est caché.

Evidement via le mobile, cette analyse peut aussi s'appliquer au piéton. (voir )
La banalisation et la miniaturisation des technologies nomades nous a tous transformé en individus appareillés. Jusque-là, nous habitions des lieux riches en machines communicantes. Désormais, le mobile ne nous quitte plus, et ce sont les machines qui nous habillent via les oreillettes ou les mini écrans des smart phones et autres consoles multimédias. Nous devenons des noeuds de communication, des systèmes habités et mobiles. Nous sommes devenus des hub humains que Mayer H illustre sous forme de gouttes d'eau.

Il n'y a là rien de très nouveau sur l'analyse des liens entre villes, nouvelles techno mobiles et le rôle possible de la voiture dans le futur (voir, entre autres, ), mais le rendu graphique est intéressant. Il incite à voir la ville autrement et c'est pour cela que je vous propose ces images.

PS / La limite de ce genre de vision technophile est de tenter de nous faire croire que grâce aux nouvelles technologies, tous les problèmes de congestions ou de pollutions automobiles pourraient être réglés par la magie des puces et de l'information. C'est toute la démarche d'une société comme IBM actuellement avec Smarter Traffic. On peut évidement être plus que dubitatif sur ce genre de discours. Et ce n'est pas par hasard que les images ci-dessus soient issues d'un concours d'idées initié par un constructeur automobile. Le message sous-jacent est clair : "Ne faîtes rien contre l'automobile, les nouvelles technos vont nous sauver." Bien sur, c'est totalement faux. C'est à la fois l'urbanisme et nos modes de transports actuels qu'il faut entièrement repenser. Les puces peuvent - à la marge - aider, mais elles ne régleront rien à elles seules.