Saturday, August 13, 2011

THE SLUM, THE PLACE OF THE NEW FESTIVE URBAN IDEAL ?

Il y a quelques mois au Brésil, je m'étais amusé à écrire très rapidement un post titré ; les favelas futurs territoires des bobos ?

Aujourd'hui, ma question est de savoir si les bidonvilles ne seraient pas devenus pour certains le lieu des les nouveaux imaginaires festifs urbains ?

Cette question m'est apparue récemment au vu d'un certain nombre de démarches et d'initiatives plus ou moins architecturales et urbaines, comme celle illustrée ci-dessus pour Rocinha à Rio (voir ) ou celles ci-dessous pour Dharavi à Mumbai (voir ).

Que l'on refuse de présenter les bidonvilles avec une iconographie misérabiliste, pourquoi pas ? - surtout si cela permet d'imaginer d'autres futures à ces zones traditionnellement délaissées. Mais que l'on essaie de nous présenter les slums et autres favelas comme le comble de nouvelle branchitude hype, j'ai juste un peu plus de mal. A moins d'imaginer que dans la lignée du succès grandissant du tourisme dans les bidonvilles, ceux-ci se "disneysent" peu à peu afin d'attirer toujours plus de visiteurs avec des activités toujours plus ludiques et hors normes, un peu comme le font déjà les écoles de samba à Rio. L'autre piste, serait que dans des villes de plus en plus aseptisées et surveillées, ces quartiers deviennent les dernières vraies enclaves de liberté et de débauches, où l'on pourrait trouver librement tout ce qui est interdit ailleurs. Les quartiers chauds et marginaux ont toujours fait partie des logiques de développement urbain ( voir Times Square) quand ca ne fait pas partie de l'identité même de la ville (voir Amsterdam, Hamburg ou Bangkok). Les bidonvilles en seraient la version la plus radicale.

Les industries de la distraction et les mafias y trouveraient de nouveaux pôles de croissance, et les architectes peut-être de nouveaux marchés. On ne serait alors pas très loin de cette hypothèse ou de celle-ci.

On pourrait, aussi, dans ce cadre assister à une nouvelle version de la théorie des villes créatives développée par Richard Florida, dans "Cities and the Creative Class" et "The Rise of the Creative Class". Cette nouvelle créative class ne serait plus portée par les bobos intellos, mais par les plus créatifs des pauvres des bidonvilles.