Friday, December 23, 2011

MUSCAT / DUBAI / MUSCAT

Hier matin - vol Oman Air Muscat / Dubaï de 8h20


L'avion est à moitié rempli d'Indonésiens aisés qui après quelques jours de vacances à Oman, vont passer trois jours à Dubai avant de rentrer chez eux.


Ils vont à Dubaï pour faire du shopping, et seulement du shopping.


Ils me parlent de Dubaï comme de la ville idéale, internationale, intégrant toutes les nationalités, des Pakistanais aux Japonais, des Iraniens aux Américains.


Ils parlent couramment anglais, et les femmes s'adressent à leur bébé en anglais.


A midi, ils prévoient d'aller à l'Atlantis déjeuner. Il seront entourés de la nouvelle classe indienne enrichie et d'Allemands en tongs. Ils seront servis par des Philippines, des Russes, des Libanais. Ils croiseront des américaines en short très très court, et des femmes entièrement voilées.


Ils y ont déjà été. Ils adorent cela. Ils disent que Dubai est une ville exceptionnelle.


L'un d'eux me dit que la seule fois de sa vie où il a vue de la neige, c'était sur la piste artificielle installée sur le toit de l'Emirates Mall.


Ils repartiront dans trois jours avec probablement un excédent de voyages. Mais ils disent cela heureux et en rigolant. Ca sera la preuve que leur séjour aura été une totale réussite.


Hier soir - terminal 1 de l'aéroport de Dubai en attente du vol Oman Air Dubaï / Muscat de 19h20


La salle d'attente est remplie de jeunes hommes venant du Bengladesh et du Pakistan. C'est normal.


Ce qui frappe, c'est la présence d'un groupe d'une trentaine d'Éthiopiennes très jeunes. Elles ont le regard vide, parfois apeuré. Elles ne comprennent pas l'anglais, ou très très mal. Elles sont en transit entre Addis Abéba et Muscat.


Elles sont pauvres et partent travailler comme domestiques dans des familles omanaises.


A peine arrivées dans leur nouvelle demeure, on leur prendra leur passeport et seront - pour certaines d'entre elles - traitées comme de véritables esclaves.


De Dubaï, elles n'auront vu qu'un terminal d'aéroport.


Le Dubaï merveilleux décrit par les Indonésiens du matin, elles ne le verront jamais.

Et celles qui sont restées travailler à Dubaï ne seront pas forcément très heureuses - voir le bouleversant "Nightmare in Dreamland", dont les photos de ce post sont extraites.


Je monte dans l'avion avec une grosse boule dans la gorge.