Tuesday, February 26, 2013

HOBOS, THE NEW GENERATION

, avant de se replonger vite fait dans "La Route / Les vagabonds du rail" du grand Jack London (extrait ci-dessous).
"Sauf accident, un hobo digne de ce nom, pourvu de jeunesse et d’agilité, arrive à se cramponner à un train en dépit de tous les efforts des employés pour le « jeter au fossé » : comme de juste, la nuit constitue un facteur essentiel de réussite. Quand un hobo, en de telles conditions, s’est mis dans la tête de « brûler le dur », s’il échoue, son affaire est bonne. À part le meurtre, il n’existe pour les employés aucun moyen infaillible de le débarquer. À la vérité, c’est un article de foi courant, parmi le peuple vagabond, que les équipes des trains n’en sont pas à un assassinat près. Mais je ne puis l’affirmer, n’en ayant pas fait l’expérience.Lorsqu’un camarade parvient à se glisser sous les tringles qui se trouvent en dessous du châssis et que le train est en marche, il n’existe apparemment aucune possibilité de l’en déloger avant l’arrêt. Tranquille, bien abrité sur son boggie, avec, autour de lui, les quatre roues et tout le bâti, il dame le pion à l’équipe du train, du moins il se l’imagine, jusqu’au jour où il tombe sur une « mauvaise ligne ».On appelle ainsi la ligne sur laquelle un ou plusieurs employés ont été tués par un vagabond peu de temps auparavant. Que le ciel ait en pitié le malheureux qui se fait prendre sur une de ces lignes, car son compte est réglé d’avance, même si le train file à quatre-vingts à l’heure.Le garde-frein transporte, sur la plateforme placée en avant du boggie occupé par l’intrus, une clavette d’accouplement et une longueur de la corde qui sert à actionner la cloche du tender. Il attache le morceau de fer à la corde, le laisse glisser entre les deux wagons et donne du jeu. La clavette rencontre les traverses entre les rails, rebondit contre le plancher du wagon, retombe sur les traverses, et ainsi de suite. Le garde-frein l’agite tantôt vers l’avant, tantôt vers l’arrière, d’un côté et de l’autre, laissant glisser sa corde, la tirant, de façon à donner à son arme volante le plus de chocs et de soubresauts possible. Chaque coup peut être meurtrier et à quatre-vingts à l’heure cela devient une véritable danse de la mort. Le lendemain, on ramasse le long de la voie le cadavre déchiqueté du resquilleur, et la gazette locale consacre une ligne à l’inconnu, « sans doute un vagabond, probablement pris de boisson, qui a dû s’endormir sur les rails ».