Friday, April 14, 2017

LE DRONE, NOUVELLE PROTHÈSE DE L'INDIVIDU CONNECTÉ ?

Les images ci-dessus datent de 2013. On y voit un membre des forces spéciales britanniques utilisant un micro-drone comme éclaireur avant une phase d'assaut dans un village afghan - voir, .

Les images ci-dessous datent de cet hiver. On y voit les troupes d'élite de l'armée irakienne s'entrainant à utiliser un drone dans le cadre de leur offensive contre Daech.


Ces images ont un point commun : elles montrent toute l'importance qu'a pris en quelques années le drone, et notamment les petits drones légers, pour les militaires opérant au sol et qui ont besoin de retours d'informations rapides sur leur environnement.

Et cette importance devrait encore s'accentuer dans les années qui viennent si l'on en croit le commandant des opérations spéciales (COS) de l'armée française. Pour lui, les choses sont claires, demain les combattants disposeront de drones dont certains seront jetables alors que d'autres pourront « travailler en essaim pour donner une situation précise, escorter par exemple un convoi en zone urbaine en s’affranchissant des masques [murs, etc.], se spécialiser dans différentes tâches en même temps et être armés ». (lire, "Les force spéciales font leur marché pour préparer la guerre de demain")

Bref, on comprend en lisant ces lignes que le drone sous des formes extrêmement variées, va vite devenir une prothèse de plus du militaire de demain. 

Voir à ce sujet, "Ghost recon comme futur ?"



Et si l'on part du principe que les militaires sont les grands défricheurs de la mobilités de demain (voir, ) et que toutes leurs innovations ont une grande capacité à basculer dans le domaine civil, on est quand même un peu obligés de se demander, c'est quoi demain un individu accompagné d'un drone ?

S'il y a encore deux ou trois ans la question apparaissait incongruel'actualité nous montre qu'il va pourtant bien falloir se pencher dessus.

Depuis hier, il est en effet possible d'acheter dur le site d'Apple - voir, - un mini-drone pliable doté d'une caméra, le Zero Zero Over.


A vrai dire ce n'est pas tant ce mini-drone qui m'intéresse, que la façon dont il est présenté ; celui d'être un objet quasi usuel de notre quotidien hyper-connecté.

Un peu comme si après l'ordinateur et le téléphone depuis près de 20 ans, c'était maintenant au tour du drone de s'installer dans nos sacs et notre quotidien.  

Ou le drone comme un nouvel outil banal de l'homme numérique et augmenté.



Et tout cela sans qu'il y ait la moindre réflexion sur ce que cela va vouloir dire pour penser la ville, ses mobilités et même le statut de ce nouveau piéton augmenté.

C'est quoi une rue où tout le monde se promènera avec son drone ?

C'est quoi les nouveaux espaces publics de la ville si tout le monde à un drone ?

Et on peut facilement allonger la liste.

Le téléphone a changé notre façon de pratiquer la ville, le drone va le faire aussi. 

Sauf que le drone ce n'est pas un objet que l'on tient dans la main, c'est un objet volant qui se déplacera et occupera un espace urbain jusque-là peu questionné : celui de l'espace aérien à basse altitude. - Voir sur cette question : "et si le drone était aussi une révolution urbaine ?"

Et pourtant tout cela est déjà dans notre pop culture quotidienne, et plus particulièrement dans les jeux vidéo, voir "Et si la nouvelle révolution industrielle était déjà dans Watch Dogs 2 ?"


Si demain, on doit tous se promener avec un micro-drone sur nous, un peu comme on ne se déplace plus aujourd'hui sans son téléphone, la question va vite se poser d'essayer de définir et d'imaginer ce que sera un piéton demain

Une question qui peut renvoyer très directement à :
Et pour reboucler avec le modèle du soldat, voir "Du militaire à l'ultra-trailer comme nouvelle référence mobile ?"